Joëlle Ceccaldi-Raynaud roule pour l'UMP dans la circonscription de Sarkozy par Marc BASTIAN
NANTERRE, 4 juin 2007 (AFP) - Joëlle Ceccaldi-Raynaud, maire de Puteaux (Hauts-de-Seine), portera les couleurs de l'UMP aux élections législatives dans la 6e circonscription des Hauts-de-Seine, largement acquise à la droite, dont Nicolas Sarkozy a été le député.
Lors d'une législative partielle en 2005, M. Sarkozy avait été réélu au premier tour avec un score de 70,74%. Il avait ainsi retrouvé son siège de député pour la 6ème fois depuis 1988, dans une circonscription regroupant les villes de Neuilly-sur-Seine, dont il a été maire de 1983 à 2002, et de Puteaux dirigée par Mme Ceccaldi-Raynaud depuis 2004.
En tant que suppléante, cette dernière avait hérité en 2002 du siège de M. Sarkozy lorsqu'il était entré au gouvernement.
Quelques frictions étaient apparues fin 2004 entre celui qui était alors patron de l'UMP et sa suppléante, qui refusait de démissionner pour provoquer une nouvelle législative.
Des informations parues dans la presse avaient fait état de son "ressentiment" de ne pas avoir figuré sur la liste de l'UMP aux sénatoriales de 2004.
Mme Ceccaldi-Raynaud avait finalement démissionné fin décembre 2004, avant de récupérer le siège de M. Sarkozy, de retour au gouvernement en juin 2005.
La bataille des législatives s'annonce sans risque pour elle, même si la candidate socialiste, Nadine Jeanne, conseillère municipale de Puteaux, estime qu'"il y a un potentiel anti-Ceccaldi sur Puteaux", motivé par "le clientélisme, le favoritisme et l'injustice" de son adversaire.
Ce type d'accusations avait déjà été proféré pendant la gestion municipale du père, Charles Ceccaldi-Raynaud, maire depuis 1969. Malade, il avait abandonné la municipalité à sa fille en 2004, avant de vouloir la récupérer après son rétablissement.
Mais Joëlle avait refusé. Son père était alors entré dans l'opposition municipale, lui donnant du "madame le maire" lors de conseils municipaux souvent agités, parfois surréalistes.
"La famille Ceccaldi-Raynaud fait un peu désordre, avec le père qui n'arrête pas de taper sur la fille depuis trois ans, sans compter les procès contre Christophe Grébert, sur qui ils se sont acharnés", résume Nadine Jeanne.
Les Ceccaldi-Raynaud ont intenté plusieurs procès en diffamation au blogueur socialiste Christophe Grébert (ils les ont perdus), lui-même répliquant en les attaquant pour les mêmes motifs (il a gagné). Il a annoncé la semaine dernière sa candidature pour les municipales de 2008.
Les perquisitions menées en 2004 par un juge d'instruction de Nanterre à la mairie, dans les bureaux de Mme Ceccaldi-Raynaud à l'Assemblée nationale et de son père au Sénat, dans le cadre de deux informations judiciaires ouvertes l'une pour corruption, l'autre pour abus de biens sociaux, avaient déjà assombri le tableau.
Jean-Christophe Fromantin, un candidat sans étiquette mais revendiquant son adhésion à la politique de Nicolas Sarkozy, a lui aussi sonné la charge contre Mme Ceccaldi-Raynaud car il ne se "retrouve pas dans la candidate UMP".
Il explique dans un communiqué qu'il "se mobilise pour proposer une candidature fidèle aux valeurs, à l'esprit d'ouverture et de dynamisme insufflés par Nicolas Sarkozy", et "pour défendre les valeurs du dialogue, du respect et le sens de l'engagement".
Contactée à plusieurs reprises par l'AFP, Mme Ceccaldi-Raynaud n'a pas donné suite.
De son côté, Mme Jeanne, qui pense que ses idées "commencent à faire leur chemin à Puteaux", admet que le score de Nicolas Sarkozy au dernier scrutin présidentiel à Neuilly (86,81%) est pour elle "un gros handicap".
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