Lundi 12 mars, devant la 17e chambre du tribunal de
grande instance de Paris, Robert Badinter fait face à l'historien
négationniste Robert Faurisson, qui le poursuit en diffamation pour
l'avoir qualifié, lors d'une émission diffusée sur la chaîne Arte, de "faussaire de l'histoire"
L'ancien garde des sceaux se lève et raconte : "J'avais
13 ans, en octobre 1941, quand mon oncle a été arrêté au domicile que
nous venions de quitter. Il a été dénoncé et envoyé au camp de Drancy
et, de là, il a disparu. J'avais 14 ans quand ma grand-mère paternelle
a été arrêtée par des policiers français sur ordre de Bousquet. C'était
au début de l'automne 1942. Elle avait 80 ans, on l'a descendue sur une
civière, on l'a envoyée à Drancy et on n'a plus eu de nouvelles.
J'allais avoir 15 ans quand mon père a été déporté à Lyon, le 9 février
1943, par la police allemande, sur ordre de Klaus Barbie. Nous n'avons
plus jamais eu de ses nouvelles. C'est cela, mon adolescence à moi !"
La voix de Robert Badinter enfle. Le négationnisme, dit-il, "c'est
l'une des pires entreprises de faussaire de l'histoire". "On en est
arrivé à nier non seulement l'existence des chambres à gaz, mais le
génocide lui-même. Il n'y a plus de bourreaux, il n'y a plus
d'assassins, il n'y a que des morts par hasard, pour rien ! Voilà ce
que cela signifie pour nous, les vivants !"
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Qu'un homme -comme Robert Badinter- soit encore obligé d'aller au tribunal pour rappeler ces évidences me dépasse. Nous devons assumer notre Histoire avec ses phases d'ombre et de lumière.
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