Trois milliards d’êtres humains, soit la moitié de la population du globe, vivent aujourd’hui avec moins de deux dollars par jour. Ils seront probablement quatre milliards en 2020 car plus de 95 % de l’accroissement démographique à venir se fera dans les pays en développement.
La lutte contre ces inégalités est une nécessité politique : la solidarité le commande, mais aussi l’intérêt, l’accroissement des inégalités nourrissant l’immigration et les frustrations.
Ces inégalités reflètent un ensemble complexe de problèmes posés aux pays en développement, problèmes qui vont du plus global (le gaspillage des ressources par les pays développés, la lutte contre les grandes endémies…) au plus local (la formation, l’éducation, notamment des filles…), du plus ancien (le maintien de la paix, la lutte contre la corruption…) au plus moderne (la fracture numérique entre le Nord et le Sud, la protection de la propriété intellectuelle…).
La difficulté de mettre en œuvre une politique cohérente d’aide au développement réside dans la nécessité de traiter tous ces problèmes simultanément. L’échec des politiques partielles (exclusivement financières ou sectorielles, commerciales) est aujourd’hui patent : leur mise en œuvre sous la tutelle des pays du Nord ne parvient plus, depuis longtemps, à résoudre les problèmes rencontrés par le Sud.
En outre, l’insistance mise par les institutions financières internationales, au nom d’une idéologie néo-libérale, sur le retrait de l’Etat a contribué au délitement de la puissance publique, à la dislocation de services essentiels, notamment dans les domaines éducatif, social et sanitaire.
Enfin, les modèles de développement proposés ou imposés par les pays du nord sont souvent inadaptés et coûteux en termes d’environnement. La raréfaction des énergies fossiles et le réchauffement climatique rendent de toute façon inévitable la préparation de l’après-pétrole.
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