Lors de son dernier meeting à Mont-de-Marsan, Ségolène Royal a évoqué la situation d'Airbus :
Voilà une entreprise qui avait réussi l’exploit, il y a quelques
années, d’occuper une position de leader mondial dépassant son
concurrent et rival américain Boeing, un avionneur qui est notre fierté
et qui doit le rester, avec des résultats déterminants pour notre
commerce extérieur, et dont le dynamisme économique irrigue et doit
continuer à irriguer nombre de nos territoires avec son réseau de
sous-traitants.
Alors, l’annonce catastrophique est là : suppression programmée de 10.000 emplois en Europe, dont 4.300 en France avec son cortège
d’entreprises de sous-traitance menacé, avec des solutions qui peuvent
aller jusqu’à la vente ou la cession de tel ou tel site.
Je voudrais ici le dire sans détour, et ce n’est pas une polémique
politicienne, c’est le constat de ce qui s’est passé : l’actuel
gouvernement est responsable de ce désastre.
Ce qui a cruellement manqué à Airbus : une capacité d’anticipation, une
capacité de réactivité, une capacité à sauver l’outil industriel, une
capacité à demander à l'État d’accomplir son devoir d’actionnaire pour
investir massivement dans l’innovation, dans la recherche et dans la
mutation industrielle.
Un ministre candidat dit que l'Etat ne peut rien faire. Non seulement
l'Etat peut faire, mais il doit faire. La puissance publique doit
assumer ses responsabilités".
Ségolène Royal fait de cette divergence "un
enjeu des élections, sur le choix clair entre un État impotent, un
gouvernement impuissant, et au contraire, un État fort qui assume ses
responsabilités et qui considère que la bataille pour l’emploi est au
cœur aujourd’hui de l’action politique parce que c’est le chômage qui
sape et qui ronge les fondements de la France qui veut à nouveau se
tenir debout.
J’en prends ici l’engagement, avec moi, l'État réconciliera la France avec les vrais entrepreneurs".
Ségolène Royal plaide pour une entrée des régions au capital d'Airbus, relayant l'initiative de huit présidents de régions socialistes. Les syndicats appellent à une large mobilisation pour la journée de grèves de mardi prochain.
Photo : Ségolène Royal à Mont-de-Marsan (Reuters)
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