Lorsque l’on regarde de près la situation financière de notre département, et nous le répétons chaque année à cette période, nous avons la capacité de mettre en œuvre des actions vraiment réductrices des inégalités. Compte tenu de cette richesse, nous devrions même faire beaucoup plus que les autres. Ce qui manque, ce n’est pas l’argent, c’est la volonté politique.
L’évolution des dépenses de fonctionnement (hors dette) s’établit à 1.159 M€, soit +2,2% par rapport à 2006, si l’on ne tient pas compte des nouveaux transferts de compétences, qui sont, ceux-là, compensés par l’Etat. L’augmentation des recettes de fonctionnement est de +5,9%. Nous avons donc des marges de manœuvre réelles, ce qui vous permet d’ailleurs, sans alourdir la dette, d’augmenter de près de 100M€ les dépenses d’investissement. (...)
Ce que je veux dénoncer, en tant que présidente du groupe des élus socialistes, c’est que ce budget, au lieu de réduire les inégalités, comme vous vous y étiez engagé, les accroît. Je citerai quelques points pour conforter mes propos :
- Le maintien à hauteur de 17 M€ des crédits consacrés au Pôle Léonard de Vinci, soit autant pour 1813 étudiants privilégiés que pour les 72.900 collégiens du département ;
- Les 120 M€ dépensés en pure perte (peut-être pas pour tout le monde) pour le déploiement d’un réseau de télécommunications à très haut débit dont nous avons contesté la légalité devant le tribunal administratif de Versailles ;
- La suppression des bourses aux étudiants et aux lycéens sans qu’aucune aide ne soit parallèlement donnée aux collégiens issus de familles aux revenus modestes.
- Les 8.000 dossiers en instance à la maison départementale du handicap, faute de donner à cette structure nouvelle les moyens de fonctionner correctement (...)
Vous aviez dit, solennellement, il y a trois ans, à cette tribune: « La République doit mobiliser ses moyens pour donner une chance à ceux qui souffrent, qui sont exclus, qui ne peuvent s’en sortir seuls ». Et, dans votre bouche, on pouvait penser que cette maxime s’appliquait aussi et d’abord au département dont vous veniez d’être élu le président. Force est de constater que 3 ans plus tard, rien, ou si peu, ne correspond à ce que vous nous aviez promis.
Michèle CANET, Présidente du Groupe socialiste au Conseil général, le 30 mars 2007
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