Sur tous les thèmes (sécurité, retraites, nucléaire, temps de travail, politique internationale...), Ségolène Royal, très à l'aise, a su montrer la pertinence de ses propositions et la force de ses convictions. Son adversaire, nettement sur la défensive, a, en revanche, accumulé bévues et mensonges.
SECURITE :
Le vrai bilan de Nicolas Sarkozy, c'est :
- 432 000 victimes officielles d'agressions en 2005.
- + 30 % d'agressions depuis 2002.
- + 26% pour le nombre de faits de violence à l'école.
Quand hier 20 000 voitures brûlaient par an, c'était pour Nicolas Sarkozy un échec de la gauche. Avec près de 45 000 voitures brûlées en moyenne chaque année depuis 2002, ce ne serait pas un échec de l'ancien ministre de l'intérieur, mais une réussite personnelle.
- 12 000 policiers agressés en 2006.
- 3 semaines d'émeutes dues à une très mauvaise gestion de la crise de l'automne 2005.
Le bilan de l'ancien ministre de l'Intérieur est particulièrement mauvais et prouve l'incapacité du candidat en matière de sécurité.
Lors du débat, il a ironisé sur le souhait de Ségolène Royal de faire accompagner les policières de nuit jusqu'à chez elles (suite aux viols dernièrement de deux d'entre elles). Pourtant, un dispositif ayant le même objectif pour les femmes travaillant le soir existe déjà à Montréal où les bus les raccompagnent au pied de leurs immeubles. En banlieues, les patrouilles du soir peuvent ramener les policières.
NUCLEAIRE :
- Sur l'EPR, Nicolas Sarkozy n'a pas contesté
la position de son gouvernement qui est celle de l'avoir imposé sans
concertation pour ensuite assurer son lancement par un décret pris
quelques jours seulement avant l'élection présidentielle. Ségolène
Royal annulera le décret et remettra le dossier sur la table.
- Nicolas Sarkozy, pourtant ancien ministre de l'Intérieur et ministre d'Etat, a été incapable de répondre à la question de Ségolène Royal et ignorait donc qu'il s'agissait de la troisième génération de réacteur.
Ségolène
Royal a raison de rappeler que la part du nucléaire représente 17% de
l'énergie totale (électricité, gaz, charbon, pétrole, hydraulique,
énergies renouvelables) consommée en France et qu'il fallait développer
les énergies renouvelables.
RETRAITES :
- Nicolas Sarkozy a fait un mensonge plus gros que lui en prétendant que le financement des retraites était résolu par la Loi Fillon jusqu'en 2008. Le Conseil d'Orientation des Retraites (COR) dit en réalité qu'il manque à peu près 50% du financement, et par ailleurs, qu'un rendez-vous en 2008 sera indispensable pour trouver une solution pour combler le « trou ».
-
Ainsi, Nicolas Sarkozy trompe les Français sur la loi Fillon : outre
les injustices qu'elle crée, elle ne résoud rien sur le plan financier
puisque le besoin de financement des régimes de retraite sera, au
minimum, de 0,7% de PIB par an d'ici 2025 selon le COR.
- Nicolas Sarkozy promet ce qu'il ne pourra pas tenir.
Il a annoncé hier qu'il augmenterait les petites retraites de 25% en
finançant cette mesure par la réforme des régimes spéciaux. Or, cette
augmentation coûterait spontanément au moins 10 milliards d'euros. Or,
le retour à l'équilibre des régimes spéciaux ne pourra se faire que
dans la longue durée, par définition. En outre, le poids de ces régimes
est surestimé : 7% des dépenses seulement.
- Sur le Fonds de réserve des retraites, Nicolas Sarkozy ne pouvait pavoiser.
Depuis 2002, sa dotation n'a quasiment pas augmenté, se situant à 30
milliards, alors que les Finlandais en sont à 200 milliards...
Pour
enfin aller de l'avant, Ségolène Royal propose d'abord de relancer la
croissance et d'abonder le Fonds grâce aux ressources nouvelles qui en
résulteront pour les finances publiques.
Dans ce cadre, prévoir que
les profits contribuent davantage semble la moindre des choses (on peut
évoquer, pour être plus précis, la contribution sociale sur les
bénéfices, voire la taxe sur les contrats d'assurance, prélèvements qui
existent aujourd'hui et dont le rendement pourrait être accru sans
drame).
35 HEURES :
Nicolas Sarkozy n'a pas répondu : pourquoi ne
les a-t-il pas supprimés ? Il a dû reconnaître devant Ségolène Royal,
que cela était une formidable avancée sociale.
HEURES SUPPLEMENTAIRES :
-
Les deux Lois Fillon permettent déjà largement le recours aux heures
supplémentaires, avec un contingent de 220 heures possible. 37% des
salariés à temps plein font des heures supplémentaires et ils font 55
heures par an en moyenne. Moins de 40% des salariés à temps plein ont
fait une heure supplémentaire en 2006.
- Effectuer des heures supplémentaires, c'est consacrer moins de temps à sa vie familiale et c'est plus de fatigue.
-
La mesure de Nicolas Sarkozy coûte au moins 5 milliards d'€ d'après
l'étude de Pierre Cahuc et Patrick Artus pour le Conseil d'analyse
économique.
- Cette même étude montrait que cette mesure détruirait l'emploi. Une entreprise de 20 personnes détruirait 2 emplois pour faire faire 4 heures supplémentaires aux autres.
- Le « coup de pouce » de Ségolène Royal ne coûte que 180 euros par mois
en plus de l'augmentation légale (l'augmentation légale sera au 1er
juillet de 3%) pour une entreprise de 10 salariés. Quelle entreprise de
10 salariés ne peut pas payer cette somme ? De plus, cela redistribue
le pouvoir d'achat et augmente la consommation.
- Dans quel pays,
dans quelle économie, Nicolas Sarkozy a vu que ce sont les salariés qui
choisissent leurs horaires de travail ?
IRAN :
- Nicolas Sarkozy n'a toujours pas saisi l'enjeu terrible
pour la sécurité du monde. Il n'a pas compris que passer du nucléaire
civile au nucléaire militaire est une simple question d'enrichissement
d'uranium.
- La position de Ségolène Royal qui est celle de l'AIEA,
de l'UE et du Conseil de Sécurité des Nations Unies consiste à dire :
pour l'Iran, pas de nucléaire civil tant que l'Etat ne se soumet pas aux contrôles de l'Agence.
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