Ségolène Royal a rappelé lors du premier débat télévisé pour
l’investiture du Parti socialiste (17 octobre 2006) que « Les Français
n’ont pas seulement le sentiment mais la démonstration que leur pouvoir
d’achat baisse. ».
Cette conviction qu’ont les Français de voir leur niveau de vie baisser
est confirmée par les chiffres de l’Insee. Selon ce dernier, le niveau
de vie des Français a diminué en 2002 et 2004, date des dernières
informations disponibles, alors qu’il avait augmenté régulièrement
entre 1997 et 2002.
Logement : Ces dernières années, le principal facteur
de la cherté de la vie a trait au coût des logements. Cette dérive est
constatée tant pour l’achat que pour la location (l’indice de référence
des loyers a connu au deuxième trimestre 2006 sa deuxième plus forte
hausse depuis 2001). Les dépenses consacrées au logement représentent
une part croissante du revenu des ménages (pour atteindre aujourd’hui
leur plus haut niveau depuis 20 ans)
Alimentation : L’alimentation pèse dans le budget des
ménages, surtout pour les plus modestes. En outre, l’euro a créé lors
de son introduction une perte des repères sur les prix des produits du
quotidien.
Énergie : Les prix de l’énergie ont fortement augmenté
ces dernières années : le baril du pétrole a plus que triplé depuis
2002 et les prix du gaz sont quant à eux indexés sur les prix du
pétrole. Entre 1997 et 2002, devant cette même situation, le
gouvernement avait créé la TIPP flottante, faisant absorber par l’Etat
une partie de l’augmentation des prix de l’énergie.
Transports : Les transports constituent également une
discrimination importante entre Français, pesant largement sur le
pouvoir d’achat des plus modestes (en moyenne, 15% des dépenses des
ménages sont consacrées aux transports).
Endettement : Si l’endettement permet dans un premier
temps de développer le pouvoir d’achat des ménages, il se retourne
ensuite contre les Français plus modestes, touchés par le
surendettement. Ce dernier s’étend désormais à l’ensemble de la
population, à la fois en termes d’âge et de revenus (augmentation
considérable des dossiers de surendettement depuis 2002).
Revenus modestes : L’apparition des travailleurs
pauvres est un phénomène caractéristique de ces dernières années. La
droite, qui ne s’est pas mobilisée contre cette dérive, a laissé
s’affaiblir la valeur travail. Les socialistes ont au contraire annoncé
leur intention d’augmenter le SMIC à 1500 euros et de convoquer une
conférence nationale annuelle tripartite qui aura pour vocation de
débattre des orientations et des propositions en termes de politiques
salariales.
Revenus précaires : De trop nombreux Français
souffrent non seulement de faibles revenus, mais également de revenus
précaires. C’est le cas des Français percevant les minima sociaux ou ne
bénéficiant que de contrats précaires (CDD, temps partiel, intérim,
stages). Ces situations touchent en priorité les jeunes, les femmes
seules et les catégories les plus défavorisées, qui ne peuvent partir
en vacances, voire doivent renoncer à certains soins.
Retraites : L’avenir de notre système de retraites par
répartition, fondé sur la solidarité entre générations, est en jeu : la
réforme Fillon a fragilisé les retraités, sans pour autant assurer la
pérennité de notre système de retraites.
Le débat doit permettre d’identifier les principaux enjeux liés à la
question de la vie chère et du pouvoir d’achat. C’est sur ces enjeux
que les Français attendent une action résolue des pouvoirs politiques.
Les commentaires récents