De 1789 à la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat en 1905, en passant par les lois Ferry, l’histoire de notre République se confond sur bien des points avec celle de l’émergence de la laïcité. La laïcité est le patrimoine historique de la gauche, mais aussi de la République française : Ségolène Royal s’inscrit pleinement dans ce double héritage, qui assure la liberté de conscience pour chacun et la sauvegarde de l’intérêt général.
I) La laïcité est aujourd’hui en danger
Le bilan et le projet du ministre-candidat Nicolas Sarkozy peut légitimement faire craindre le pire en ce qui concerne la sauvegarde la laïcité, s’il était élu. « On ne peut pas éduquer les jeunes en s'appuyant exclusivement sur des valeurs temporelles, matérielles, voire même républicaines [...]. La dimension morale est plus solide, plus enracinée, lorsqu'elle procède d'une démarche spirituelle, religieuse, plutôt que lorsqu'elle cherche sa source dans le débat politique ou dans le modèle républicain.», expliquait-il ainsi dans son livre "La République, les religions, l'espérance". Dans le même ouvrage, il propose de permettre à l’Etat de financer la construction de nouveaux lieux de culte, ce qui est en contradiction flagrante avec l’article 2 de la loi de 1905 sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat.
Le passif de François Bayrou n’inspire pas plus confiance : alors qu’il était ministre du gouvernement Balladur, il avait présenté un projet de loi de révision de la loi Falloux, qui permettait aux collectivités locales de financer davantage l’école privée.
Les candidats de la droite, au nom d’une prétendue « ouverture » de la laïcité, risquent en fait de l’affaiblir gravement
II) Ségolène Royal s’est au contraire engagée en faveur de la laïcité
Elle refuse la balkanisation de la société en groupes ethniques et religieux auxquelles on sous-traiterait les questions sociales et éducatives : « Pour nous, à gauche, la société de la méfiance, des ghettos et des communautés rivales, ce n'est pas notre modèle. C'est la droite qui affaiblit la République en portant atteinte au pacte social et à la laïcité. » (Congrès d'investiture du Parti Socialiste, Mutualité 26 novembre 2006)
En s’en prenant au principe de laïcité, on met en danger les fondements mêmes de la République : "De la précarisation généralisée aux remises en cause, par M. Sarkozy, de la loi de 1905 sur la laïcité, la droite s'en prend à tous les fondements de la République. C'est à tout cela qu'il faut mettre un coup d'arrêt." (La Dépêche du Midi, 22 septembre 2006)
III) Des mesures concrètes pour une laïcité adaptée à la France d’aujourd’hui
Si la laïcité est au fondement de la solidité de notre République, elle ne peut se cantonner à de vagues déclarations d’intentions, comme le font les autres candidats. Ségolène Royal a pris position à plusieurs reprises sur la signification concrète de la laïcité en actes : « Je vais vous dire pourquoi je suis particulièrement attachée à ce principe (de laïcité), parce que se joue là l'émancipation des femmes, et je voudrais dire ici la solidarité qui est la mienne, à l'égard des gynécologues, dans certains hôpitaux, qui se sont fait agresser par des maris qui ne tolèrent pas que leur femme soit soignée par des hommes » (Deuxième débat télévisé pour l'investiture du Parti socialiste, LCP AN-Public Sénat, 24 octobre 2006)
En outre, elle a déjà avancé des propositions très claires sur la question.
- Dans son pacte présidentiel, elle réaffirme ainsi le primat de la loi de 1905 de séparation de l’Eglise et de l’Etat, et propose d’inscrire plus fermement la laïcité dans notre Constitution : « Refuser toute remise en cause de la loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l’Etat, et intégrer à la Constitution une charte de la laïcité. » (Proposition 74).
- Sur la question particulièrement sensible de la laïcité dans l’Education nationale, Ségolène Royal refuse le financement anarchique de l’enseignement privé, et s’est engagée à abroger l’article 84 de la loi d’août 2004 concertant le forfait communal : « Le service public doit rester impérativement laïc, et si je suis élue je supprimerai cette loi qui oblige les communes à payer pour les élèves d'autres communes qui sont scolarisés dans les écoles privées... Je trouve cette loi tout à fait anormale, d'aller payer pour les enfants qui vont dans les écoles privées des autres communes, c'est-à-dire qui participent à la désertification rurale de la commune qui est obligée de payer, ça ne tient pas debout. » (Deuxième débat télévisé pour l'investiture du Parti socialiste, LCP AN-Public Sénat , 24 octobre 2006.)
Ségolène Royal, dans son programme et ses interventions, s’engage nettement pour une laïcité réaffirmée et renforcée. Elle sera la garante de la préservation du bien commun par rapport aux intérêts particuliers, et s’opposera aux dérives communautaires qui menacent le Pacte Républicain
je vient d'apprendre l'avis de Bayrou un avis bien précis sur la question des financements des lieux de cultes et je dois dire que ca ne me plaît pas trop.
C'est un peu n'importe quoi si y a "que" les femmes qui comprennent que la laicité c'est pour tout le monde pareil.
Sinon je suis tombé ce matin sur les petits sondages du site Elle éléctions et les résultats sont parfois assez surprenants :
Faut-il organiser les élections en semaine, comme en Italie, au lieu du dimanche pour diminuer le taux d'abstention ?
Oui
48.8%
Non
51.2%
Rédigé par : Henri | 09 mars 2007 à 02:11
Le respect de la laïcité est essentiel d'abord pour les femmes mais aussi pour les hommes. Beaucoup ont fui leur pays pour être libéré d'une quelconque tutelle religieuse. Pour le financement des lieux de cultes, la loi de 1905 prévoit déjà un certain nombre de dispositions (comme la mise à disposition de terrain pour 1€ symbolique par bail emphytéotique), un coup de pouce peut-être également donné dans le cadre des associations culturelles... Il est important que tous les pratiquants puissent disposer d'un lieu de culte approprié mais il n'est pas nécessaire de changer la loi pour cela .
Pour les jours de vote, je pense que le dimanche est passé dans les habitudes...
Rédigé par : Nadine Jeanne | 09 mars 2007 à 20:55
Il me semble que vous oubliez les accorts Lang- Coupé et le recul à ce moment des principes fondamentaux de laïcité des socialistes !
Tout autant que les reculades du gouvernement socialiste sur le port du voile à l'école.
Rédigé par : LDB | 12 mars 2007 à 13:38
La question était sensible : il était important qu'une religion ne se sente pas plus visée qu'une autre. Il me semble que l'accord qui est intervenu avec l'interdiction du port de signes ostentatoires d'appartenance religieuse à l'école a permis de préciser les règles à respecter dans les établissements publics et qu'on est arrivé à un consensus partagé et compris par tous.
Rédigé par : Nadine Jeanne | 12 mars 2007 à 14:20
Je suis navré de vous décevoir mais rien n'a été réglé dans les écoles et les lycées. Quand je parle des reculades de cette époque, je vous rapelle que le gouvernement dans son grand courage s'est retourné vers les chefs d'établissement pour régler le problème qui eux même se sont retourné vers les enseignants qui ont été obligé de faire la police dans leurs cours pour que les éléves otent leurs voiles.
Une interdiction pure et simple du port du voile au sein des écoles républicaines aurait été biern plus claire aux yeux de tout le monde (je dis bien tout le monde) et aurait épargné bien des heures d'inutiles palabres dans les salles de classes.
Elle aurait eu aussi l'avantage d'être clair vis à vis des autres religions
Rédigé par : LDB | 13 mars 2007 à 13:40
Je peux vous affirmer en connaissance de cause que les cas se sont considérablement raréfiés.
Rédigé par : Nadine Jeanne | 13 mars 2007 à 19:04